Azeroth Adventurers' Chronicles
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 Lanval - Le Norfendre a un pouvoir méconnu

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Lil
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Lil


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Feuille de personnage
Race: Kaldorei
Classe: Prêtresse de la Lune
Occupations: Défendre, soigner

Lanval - Le Norfendre a un pouvoir méconnu Empty
MessageSujet: Lanval - Le Norfendre a un pouvoir méconnu   Lanval - Le Norfendre a un pouvoir méconnu EmptyLun 28 Oct - 0:28

-On se replie ! cria la voix fatiguée du général. On se bat demain matin, rendez-vous devant le camp !
Les soldats et volontaires reculèrent avant de filer. Lanval, lui, n’était pas fatigué. Il n’en avait pas assez. Il avait l’impression que la mort de cent réprouvés maudits ne valait pas le quart de la mort de sa sœur.
Mia, si petite, si gentille, avec un sourire magique. Elle avait les grands yeux gris caractéristiques des Grisétoile, avec un peu de bleu-vert. Ses boucles blond-roux tressautaient quand elle riait. Lanval avait été si heureux d’avoir une petite sœur. Bonheur familial à jamais disparu. Ses parents restaient figés dans leurs souvenirs à Teldrassil.
Lui, il avait fui. Il avait laissé ses parents s’enfoncer dans le chagrin. Il voulait vivre. Alors il avait appris à se débrouiller seul, devenant Voleur quasiment par nécessité. Et qu’était-il devenu ?
D’après ses compagnons d’armes, un excellent Voleur, quelqu’un qui était toujours d’une bonne humeur revigorante, et, parfois, qui faisait preuve d’une certaine intelligence…
Et vu la manie qu’avaient les serveuses des auberges de le draguer, il devait être plutôt bien foutu.
Oui, il cachait bien son jeu.
Le besoin de vengeance avait fini par peser. Toutes les nuits il se réveillait en entendant les cris de Mia. Il devait venger sa sœur.
Alors il était parti. Il n’était même pas sûr que ses parents l’aient entendu lorsqu’il avait déclaré : « Je pars me battre contre les réprouvés. Prenez soin de vous. Je reviendrai. »
Lanval sortit de ses souvenirs lorsqu’une main griffue se posa sur son épaule. Une worgen qu’il commençait à connaître, envoyée de Genn Grisetête. Elle se faisait appeler Mathenna.
-Pendant la bataille, le cœur guide les actions mais ne doit pas poser de questions, lâcha-t-elle d’une voix basse. Reste concentré. Nous sommes bientôt au camp.
Il se mit également sous sa forme de loup, pour aller plus vite. La malédiction lui pesait seulement parce qu’elle lui rappelait les circonstances dans lesquelles elle lui était tombée dessus – le chaos, l’invasion, les meurtres, les cris, le sang, la peur.
Une fois sous sa tente, il choisit de redevenir humain. Il détendit ses muscles, ploya l’échine, respira profondément et appela à lui cette énergie humaine qui coulait au fond de son cœur. Une aide de camp, Tai, lui apporta de l’eau. Elle posa un regard attendri et inquiet sur lui. Mais il ne la voyait pas…
Lanval avala un bol d’eau et jeta un coup d’œil à un vieux miroir dans un coin. Ses yeux gris avaient des reflets vert d’eau aujourd’hui.
-A qui pensez-vous ? l’interrogea Tai.
-Je pense à une elfe de la nuit. Une amie que j’ai laissée à Darnassus.
-Vous la connaissez depuis longtemps ?
-Pour moi, c’est depuis toujours ou presque. Pour elle, un tout petit morceau de sa vie… Elle était encore enfant quand je l’ai rencontrée, il me semble.
-A quoi ressemble-t-elle ?
-Elle a de longs cheveux blancs. Elle est sérieuse, presque trop. Intelligente. Compatissante.
-Vous semblez l’aimer beaucoup.
-Oui.
Lanval se leva en soupirant.
-Va te reposer, Tai. Demain d’autres combattants auront besoin de tes soins.
-Je préfère être avec vous.
-Je suis si irrésistible que ça ? ne put s’empêcher Lanval avec un grand sourire.
-Oh, sieur Grisétoile, vous êtes…
-Incorrigible. Allez, file.
Tai partie, Lanval s’allongea et éteignit sa lanterne. Demain matin il faudrait se fondre dans les ombres et poignarder des réprouvés jusqu’à ce que le sol ne puisse plus prendre de cadavres pour les décomposer définitivement.
Lorsqu’il se réveilla, il s’équipa de ses dagues rapidement, passa une main dans sa chevelure et sa barbe qui poussait et sortit.
Le ciel était gris clair et surplombait les combattants. Le worgen alla se placer dans les premiers rangs. Lorsque le signal fut donné, il partit avec les autres Assassins s’occuper des petits chefs réprouvés. Puis ils revinrent au champ de bataille pour participer. Alors qu’il préparait un coup dans le dos, une voix derrière lui l’arrêta.
-Porte mieux ton coup. Tu es rapide, mais il faut aussi être précis.
Il reconnut Mathenna. La worgen était impressionnante dans son armure semi-lourde. Lanval l’avait vue combattre. Elle se débarrassait de ses ennemis avec une facilité et une rapidité qui faisaient douter de sa classe. Elle aurait pu être Voleuse ou Paladin.
Tout le jour elle l’entraîna. Lanval ne pensait pas être excellent, mais il croyait être plutôt bon. Mathenna lui montra qu’il avait tort. Elle voulait qu’il sente que le corps et l’esprit pouvaient et devaient travailler ensemble ; être Voleur pouvait être un honneur.
Il sentait surtout qu’il lui faudrait du temps avant d’y arriver. Il ignorait ce par quoi la Guerrière était passée pour aujourd’hui être si forte et si sereine. Lorsqu’il prit une pause pour avaler un peu de viande et de glace fondue, il sentit des regards peser sur lui.
-Alors mon vieux, grogna un soldat, on se fait entraîner par Mathenna en personne, hein ?
-J’ai rien demandé. Si quelqu’un a un souci, qu’il vienne le régler ici. Mais supprimer un autre soldat est un cadeau que je n’ai pas envie de faire aux morts-vivants.
Il se remit à manger. Si l’un d’entre eux avait envie de sentir à quel point il avait besoin de s’améliorer, à longueur de journée, qu’il y aille.
Lanval n’aimait pas le Norfendre. Il n’aimait pas les étendues gelées où les hommes souffraient du froid et du manque de gibier. Il aimait les villes et les forêts. Teldrassil ou la forêt d’Elwynn étaient des territoires qui lui manquaient. Un an qu’il était au Norfendre. Un an et il sentait son cœur devenir plus froid.
Tai lui assurait que oui, il s’endurcissait, que parfois son regard devenait métallique et était toujours fatigué. Mais que tous les hommes devenaient ainsi au Norfendre, et qu’il ne perdait pas son humour, sa joie de vivre…
Sa joie de vivre. Lanval eut un rire en y repensant, un rire au bord de la nausée. On n’avait pas envie de vivre, ici. Mais il devait admettre qu’il aimait la vie. Il voulait courir de nouveau dans une forêt après le gibier, détrousser quelque mécréant et faire un feu de camp devant Hurlevent avec des amis, pour le plaisir d’en rire.
Bien des jours plus tard, Tai revint s’asseoir face à lui pour discuter un moment. Il apprit qu’elle était venue pour suivre son frère soldat et était restée pour aider les combattants. Elle était fiancée.
-Et vous ?
-Oh, sourit Lanval, je n’ai pas l’intention de me fixer. Pourquoi, tu me vois avec quelqu’un ?
Il plaisantait, mais la jeune femme, passant une main songeuse dans sa chevelure noire longue, réfléchit.
-Quelqu’un qui aurait aussi connu des épreuves. Qui ait bon cœur et mauvais caractère, pour créer un équilibre. Une femme qui verrait les sentiments sincères même quand vous fermez votre cœur.
Il resta pensif un moment, touché mais silencieux. Quand finalement il se leva pour aller se reposer, Tai ajouta à mi-voix :
-Et celle-là aura de la chance.

Le lendemain il fallut se battre de nouveau. Le surlendemain également. Et tout un mois passa. Et cinq autres. Ils remportaient quelques victoires.
Tai avait raison. Il devenait meilleur, mais plus dur, plus froid. De plus en plus souvent, il tuait pour tuer, non plus pour vengeance ou pour l’Alliance. Il ne le voyait pas. Ça le détruisait plus qu’autre chose, pourtant.
Une autre année. Mathenna partait pour de longues périodes au service de Tess Grisetête. Il préférait quand elle était là. Franche et toujours égale à elle-même, elle l’aidait à garder la tête froide et hors de l’eau. Lanval n’avait pas l’habitude d’une présence maternelle ou autoritaire mais ne pouvait pas dire qu’elle ne le soutenait pas.
Un soir, elle vint le trouver. Lanval la voyait toujours sous sa forme de louve, il ne connaissait pas son visage humain. Il était appuyé contre un tronçon d’arbre, les yeux perdus dans le vague. Il avait une barbe et une chevelure bien plus longues qu’à son arrivée au Norfendre et faisait bien plus que ses vingt-trois ans.
-Lanval.
Il releva la tête.
-Bonsoir, Mathenna.
-Je repars, Lanval. J’ai aidé l’Alliance comme le souhaitait le père de Tess.
-Bien… je suppose.
Mathenna s’assit à côté de lui.
-Tu t’es perdu dans la neige du Norfendre, Voleur.
-Comment ?
-Mia Grisétoile mérite un frère vivant et non pas un homme qui ne soit plus que l’ombre de lui-même.
Lanval ne répondit pas. Mais il voyait ce qu’elle voulait dire. Mia était vengée. Sa colère était finie. A présent, il se sentait vide. Seule la rage l’habitait, une rage sans raison, aveugle, mauvaise, qui le détruisait. Il n’arrivait plus à respirer.
-Pars d’ici, Lanval. Trouve d’autres raisons de te battre, et les bonnes.
Elle se releva et lui sourit.
-Et souviens-toi : sur un champ de bataille, le cœur guide l’action et ne doit pas poser de questions.
-Je ne suis pas en train de me battre.
-Alors trouve les bonnes réponses aux bonnes questions.
Il hocha la tête.
-Nous nous reverrons, Lanval.
Lorsqu’elle partit, le soleil sembla revenir. Le worgen avait l’impression d’abandonner quelque chose en emballant le peu d’affaires qu’il avait. Tai était repartie quelques mois plus tôt, sans regrets. Il salua quelques soldats et son général.
Et repartit.
Il eut à peine conscience de ses gestes jusqu’au bateau. Là, en voyant la mer, il reprit espoir. Il sauta dans le premier bateau disponible. Le voyage fut plutôt paisible.
-C’était bien, le Norfendre ? lui demanda un matelot.
Lanval était, pour la dernière fois il espérait, encore plongé dans ses souvenirs mélancoliques. Il secoua la tête et se retourna.
-Oui et non… Le Norfendre a un pouvoir méconnu.
Le matelot le regarda avec un air interrogateur avant de filer. Lanval marmonna quelque chose et soupira.
La mer était brillante sous le soleil.
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